L’histoire du LSD commence en 1918, lorsque le laboratoire pharmaceutique suisse Sandoz isole, dans le cadre d’une recherche sur un composant du seigle, l’ergotamine. Ce n’est qu’au début des années 1930 que des scientifiques américains identifient l’acide lysergique qui est la structure constitutive fondamentale de l’ergot de seigle.
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En 1938, Albert Hofmann synthétise, lui aussi, des dérivés de l’acide lysergique pour réaliser des médicaments destinés à contrôler la pression sanguine ou faciliter l’irrigation sanguine. Ses résultats restent sans usage jusqu’au 16 avril 1943 lorsque Hofmann mania une petite quantité du dérivé d’acide lysergique qu’il avait préparé antérieurement. Une goutte se déversa sur son poignet et peu après il éprouva des effets dérangeants parmi lesquels des vertiges, de l’angoisse, des troubles de vision et des troubles de la pensée. Hofmann ne comprenait pas qu’une si petite dose puisse déclencher tant d’effets, puisqu’il ne s’était versé dessus que quelques milligrammes du produit. Pour établir le lien entre l’acide lysergique et les troubles, il en absorbera 250 microgrammes, soit deux fois la dose considérée aujourd’hui comme normale. Ce fut le premier « trip » au LSD de l’histoire.
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Hofmann, conscient de sa découverte, était convaincu que ce produit ouvrirait un champ d’expérimentations psychiques et thérapeutiques extraordinaires. À ce moment-là, il ne soupçonnait pas que le diéthylamide de l’acide lysergique, appelé aussi LSD-25, puisse un jour quitter le champ médical et scientifique.
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En 1947 les Archives suisses de neurologie publient un rapport sur les effets du LSD. Celui-ci explique son mode d’action sur le corps humain et reprend des comptes rendus des expériences de Hofmann. Entre 1950 et 1960, le LSD a été expérimenté sur les hommes et les animaux, afin d’étendre la compréhension de son mode de fonctionnement et de ses possibles utilisations dans le domaine de la psychiatrie.
PRESENTATION DU LSD
HISTORIQUE
La découverte du LSD
Les premières utilisations thérapeutiques
En 1951, C.Savage propose d’utiliser le LSD pour traiter la dépression. Quelques années plus tard, la première clinique proposant un protocole à base de LSD ouvre en Angleterre. La “thérapie psycholytique” y est expérimentée par R.A. Sandison, qui administre de faibles quantités de LSD, contenues en ampoules, à ses patients.
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Peu après, la “thérapie psychédélique”, préconisant l’usage de fortes doses de LSD pour soigner l’angoisse et la paranoïa, est pratiquée par Osmond aux Etats-Unis. Il cherche alors à créer une « illumination religieuse ou mystique » préalable à la reconstruction de la personnalité des patients souffrant d’anxiété.
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Toujours aux Etats-Unis, Abramson utilisera le LSD pour aider à la désintoxication de l’alcool.
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Au même moment, à Amsterdam, entre 1954 et 1961, Bastiaan se sert du LSD sur les survivants de camps de concentration afin que ces derniers surpassent leur traumatisme. Quelques années plus tard, il utilise aussi un traitement à base de LSD pour des patients souffrant d’une addiction à l’héroïne.
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Par ailleurs, En Tchécoslovaquie, la “psychologie Trans-personnelle” inventée par Stanislav Grof fera expérimenter à plus de 3500 personnes l’usage de LSD.
Le passage du médicament à l’usage récréatif
Vers le milieu des années 1950, le LSD et ses effets suscitent la curiosité du milieu médical, suscitant de nombreux articles et publications (comme par exemple, « Hitting Highs at Rock Bottom » 1950-1970). Parallèlement, les effets du LSD attireront également les regards, dans une optique récréative et non médicale, d’une jeunesse à la recherche de nouvelles expériences. A cette époque, la consommation du LSD se répand dans la société et connait son apogée. Le mouvement hippie, qui nait sur la côte ouest des Etats-Unis dans les années 1960, aide le LSD à se répandre et se développer : de nombreux jeunes américains en consomment, attirés par les effets puissants de cette drogue encore licite. Cependant en 1962, quelques restrictions à son usage sont mises en place par certains pays dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis. L’industrie pharmaceutique et plus particulièrement le laboratoire Sandoz, à l’origine de la découverte, décida dans les années soixante d’arrêter la distribution et la production du LSD. Cette décision engendra le début de production clandestine.
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« L’été de l’amour », en 1967, marque l’apogée de la consommation de LSD aux Etats-Unis alors qu’un grand nombre de hippies se retrouvent dans un quartier de San Francisco. A cette époque, l’utilisation du LSD en tant que drogue se diffuse notamment chez les grands artistes comme les Beatles et devient un phénomène de société.
Modes de consommation du LSD
Carrés de buvard, gouttes et micro pointes: le LSD se présente sous de multiples facettes.
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Le LSD peut être ingéré sous forme de carrées de buvard : un morceau de papier absorbant sur lequel on pose une goutte de LSD que l’on pose sur la langue jusqu'à ce qu’il fonde. Ceux-ci comportent souvent des illustrations nommées « blotter art » où chaque pièce de buvard constitue une partie d’un dessin.
Le LSD se consomme aussi sous forme liquide. Ce dernier peut être noir, ambrée ou bien transparent. Le consommateur peut l’avaler sous forme de gouttes, le mélanger à une boisson ou en imbiber un sucre ; Le LSD liquide peut même être déposé sur la peau et assimilé de façon intradermique ou encore être administré par voie oculaire.
Finalement, le LSD a dans le passé été administré sous forme de micro pointes, des pilules de la taille d’une mine de crayon et d’une puissance phénoménale ; allant parfois au-delà de huit fois la dose recommandée.

Buvard représentant la découverte du LSD par Hoffman en 1943
