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Le potentiel du LSD pour la recherche médicale est apparu dès son origine et n’a pas cessé, malgré son interdiction.  Ã€ la fin des années 1940, le LSD est distribué par le laboratoire pharmaceutique suisse, Sandoz sous la forme d'une préparation-test, portant le nom de «Delysid».

 

Il est adopté comme auxiliaire médicamenteux pour améliorer et abréger la durée des traitements dans les départements de psychothérapie ou psychanalyse. La détente psychique que ce médicament procure, rend le patient plus disponible mentalement et détendu: sa capacité à se remémorer des souvenirs oubliés ou ensevelis devient supérieure.

 

Deux arguments majeurs justifient alors l’utilisation du LSD dans le cadre de la médecine.


Le premier est la thérapie psycholytique, surtout pratiquée en Europe. Cette technique consiste à prescrire des doses modérées de LSD sur plusieurs jours à intervalles de temps réguliers. Les expériences vécues sous LSD par le patient ont pour but de servir d'expression thérapeutique.

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La deuxième est  la thérapie  sérotonine, pratiquée  aux États-Unis. Elle consiste à prédisposer le patient avant une injection unique et importante de LSD. Cette expérience doit enclencher un bouleversement chez le patient, les psychiatres tentent postérieurement de réaménager la person-nalité.

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Sandoz a recommandé le LSD dans les recherches expérimentales, touchant les psychoses (maladies mentales) afin d'analyser et comprendre les déviations du psychisme. Lors de la découverte des neuroleptiques, le  LSD est exploré en psychiatrie: il est censé introduire un déséquilibre, permettant des recherches sur les mécanismes neurochimiques des psychoses naturelles. Les nombreuses recherches par le chercheur J.H. Gaddum, pendant les années 1960, sur le LSD ont notamment permis d’expliquer le rôle de la sérotonine dans la schizophrénie.

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De nombreux psychiatres l'ont testé sur eux-mêmes, certains avec leurs patients, afin d’explorer des voies plus adaptées pour des traitements efficaces. Les résultats concrets furent, néanmoins, assez décevants. Dans les années 1970, les psychiatres abandonnèrent leurs recherches sur la molécule de LSD. Malgré la fin des recherches, des observations cliniques sur des patients mourants ont prouvé que le LSD permettait de soulager des douleurs.

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Au début des années 1970, le classement du LSD comme psychotrope et son interdiction par l'ONU fait cesser les expériences. Elles reprennent cependant à partir du milieu des années 1980.

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En 1988, certains pays autorisent les thérapeutes à utiliser le LSD pour traiter des troubles du comportement alimentaire et des états dépressifs.

En 1991, la Food and Drug Administration autorise, un protocole d'essai avec des psychédéliques pour un traitement des addictions.

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Les recherches futures visent à comprendre et traiter les quatres sujets suivants:

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1- le mode d'action des lysergamides pour tenter de montrer la différence d'effets entre le LSD et les autres drogues psychédéliques.

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2- le potentiel thérapeutique du LSD dans le traite-ment des algies vasculaires de la face.:

L’algie vasculaire, une affection rare caractérisée par une   extrême douleur, se manifeste sur l'une des deux moitiés du cerveau. Cette maladie porte le surnom de "la céphalée suicidaire" du fait de la violence des attaques, de leurs fréquences et de leur caractères insupportables pour les personnes atteintes, soit environ 0,1 % de la population. La douleur est due à une dilatation de certains vais-seaux sanguins induisant une pression sur le nerf trijumeau. Or, Il existe des preuves que le LSD prévient le déclenchement des crises. Actuellement, la faculté de médecine de Hanovre (Allemagne) constitue une équipe de scientifiques qui travaille sur le BOL (un dérivé non psychotrope du LSD) dans le traitement de l’algie vasculaire de la face. Le BOL-148 présente l'avantage de pouvoir être utilisé à des fins théra-peutiques avec un dosage important qui serait trop dangereux avec du LSD. Le BOL-148 stabilise la neurotransmission sérotoninergique.

 

Les études et les recherches montrent que le BOL-148 ne nuit pas à la santé et que la prise de trois pilules de BOL-148 (3 mg par comprimé) pendant 10 jours, améliore les conditions de vie des patients. En effet, la fréquence et l'intensité des attaques  diminuent. En parallèle, seules de très légères modifications du comportement sont observées pendant environ deux heures.

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LE FUTUR DU LSD

L’utilisation du LSD dans la médecine et le monde professionnel.

LA MEDECINE ET LE LSD

3- Le potentiel du LSD dans les thérapies pour des troubles majeurs de l'anxiété. Le LSD peut conduire à l'amélioration des traitements de la schizophrénie: La schizophrénie est une psychose, qui se caractérise par l’absence de contact avec la réalité et par de graves troubles de la personnalité. A New York, Stuart Sealfon et son équipe ont observé les conséquences de la prise de LSD sur des souris dans les laboratoires de la Mount Sinai School of Medicine. Ils ont constaté chez leurs cobayes des perturbations sur les voies nerveuses et ont conclu que les symptômes étaient similaires à la schizophrénie. Après l’absorption de LSD, les schizophrènes éprouvent des hallucinations, entendent des voix et se persuadent que d'autres contrôlent leurs pensées. 

Les récepteurs de sérotonine sont modifiés chez les schizophrènes et pour que le LSD agisse, les molécules devraient également agir sur les récepteurs de glutamate. Au cours de l’expérience, les souris ayant activé le récepteur de glutamate, ne subiraient pas d’hallucinations. D’après les cher-cheurs, il faudrait, en plus du LSD, des médicaments capables de réguler les taux de glutamates et de sérotonines pour traiter la schizophrénie.

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4- Traiter la dépression chez les patients en phase terminale d’un cancer. C’est à partir de 2008, que certaines autorités médicales (notamment la Suisse) acceptent qu’une étude de psychothérapie soit faite au LSD sur des patients souffrant d'un cancer en phase terminale. Cette étude est dirigée par le professeur Peter Gasser. Intéressé par le rôle que le LSD jouerait dans le soulagement de la peur, ce thérapeute choisit le LSD pour ses effets euphorisants et ses modifications de l'humeur et de la pensée. Il administre des doses raisonnables pour que le patient oublie ses douleurs. Les expériences faites dans le laboratoire suisse sont suivies par MAPS (Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies).

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Depuis 2007, la distribution de médicaments utilisant le LSD n’est autorisée dans aucun pays, même si d'autres dérivés de l'ergot de seigle non-psychotropes ont trouvé des applications médicales. Pourtant, le LSD est encore expérimenté avec succès comme thérapie de l'alcoolisme et de l'héroïnomanie, ainsi que pour celle de la douleur, de l'anxiété et de la dépression des patients, notamment atteints de cancer. En 2012, une méta-analyse, regroupant 6 études sur 536 patients, a démontré  un lien entre une prise unique de LSD et la baisse d'abus d'alcool.

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La technologie et les études scientifiques du XXIème siècle ont permis de confirmer que le LSD est une thérapie efficace pour affronter les psychoses, ainsi qu’une substance qui permet d’expliquer et d’explorer la conscience humaine. Aujourd'hui, avec les avancées technologiques, plusieurs scientifiques recommencent à effectuer des recherches sur les drogues psychédéliques, en particulier le LSD, afin d’établir des paramètres pour pouvoir l’utiliser dans des traitements thérapeutiques et médicaux.

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Ainsi, en 2015, David Nutt, professeur de neuro-psychopharmacologie à l’Imperial College de Londres, organise avec Robin Cahart-Harris une recherche sur le LSD financée par le crowdfunding sur la plateforme Walacea.

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D'autre part, David Nutt approfondit actuellement des expériences consistant à administrer des doses de LSD et analyser leurs effets sur le cerveau à l'aide de systèmes d'imagerie MEG et IRMf. Ces systèmes d’imagerie permettent de déterminer et délimiter les zones du cerveau affectées lors de la prise de LSD afin de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau.

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David Nutt estime que le LSD a pour effet une reduction du flux sanguin vers le cerveau inhibant temporairement l'activité, mais, à long terme, augmentant la connectivité. Il pense également que le LSD pourrait aider à relancer des régions du cerveau qui auraient été détériorées par de diverses maladies antérieures. Un médicament à base de LSD pourrait par ailleurs augmenter la créativité, en favorisant la communication de régions du cerveau qui opéraient auparavant indépendamment. Le LSD pourrait ainsi  nous éclairer sur le fonctionnement du cerveau.

 

 

 

 

 

Cette image est extraite des expériences de David Nutt. Elle nous montre les régions du cerveau activées lors de la prise de LSD. Nous pouvons observer que le LSD active des régions du cerveau qui sont normalement au repos.

 

les recherches telles que celles de D. Nutt se heurtent naturellement aux campagnes de préventions contre les drogues qui ignorent les avancées scientifiques réelles.

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Aux Etats-Unis, la DEA (Drug Enforcement Adminis-tration), qui s’occupe du contrôle des drogues, refuse l'utilisation du LSD dans le monde médical, arguant que les recherches ne sont pas encore assez exhaustives. Cependant, d'autres pays com-me le Royaume-Unis mènent des recherches indé-pendantes sur les bienfaits du LSD. De nombreux chercheurs pensent en effet que les substances psychédéliques comme le LSD peuvent améliorer les vies de personnes, victimes d’anxiété, tout en respectant des protocoles adaptés et sécurisés.

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Même si la lutte contre la consommation de drogue freine la recherche sur le LSD, son utilité médicale, notamment en psychiatrie, mérite probablement d’être approfondie. Le LSD doit aussi être considéré sous un jour scientifique bien que l’équilibre entre la protection de l’individu dans la société et les avancées scientifiques soit encore difficile à éta-blir pour cette drogue.

L'UTILISATION DU LSD DANS LE MONDE PROFESSIONNEL

De nombreuses industries pharmaceutiques étudient actuellement le problème  du microdosage, essayant de comprendre ses conséquences sur le corps humain. Cependant, le microdosage reste encore un territoire nouveau, même pour les scientifiques, qui ne peuvent pas définir, pour l’instant, les dangers du microdosage à long terme et les risques que comporte son utilisation hors de tout contrôle. Même s’il reste beaucoup de paramètres à définir, certains scientifiques sont convaincus que le microdosage aura une place importante dans le monde professionnel de demain, permettant aux personnes d’améliorer leur productivité et les rendent plus réceptives. Le microdosage aidera aussi Ã  lutter contre le stress.

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De nombreuses expériences ont été faites sur les conséquences de l’utilisation du LSD au travail, en particulier sur celle du microdosage. Le microdosage consiste à prendre une petite quantité de LSD pour améliorer sa performance professionnelle et intellectuelle.

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David Nicolas, un professeur de pharmacologie à Purdue University of  Indiana, est un spécialiste des drogues psychédéliques. Il pense qu’une petite dose de LSD joue le rôle d’un stimulant dans le cerveau car cette molécule active les récepteurs de la dopamine. Ces derniers exciteraient le cortex visuel, modifiant alors la sensibilité à la perception et aux sensations. L’individu, sous microdosage, serait alors plus heureux et efficace à son lieu de travail et aurait donc de meilleurs rendements. Effectivement, des études ont montré que des individus sous LSD (microdosage) ont une meilleure carrière et des meilleurs résultats. Ce constat est intéressant mais ouvre un débat éthique sur la possibilité d’un bon usage de stimulants par les individus.

 

En 2015, une étude faite par un groupe de scientifiques du Norwegian University for Science and Technology at Trondheim a montré que plus de 30 millions de personnes, habitant actuellement aux Etats-Unis, ont utilisé des drogues psychédéliques comme le LSD. Même s’ils ne peuvent pas différencier les personnes sous microdosage des personnes l’ayant utilisé spontanément, ils estiment qu’une large partie utilise la méthode du microdosage pour avoir de meilleurs résultats au sein de leur entreprise.

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En 1966, une étude conduite par un jeune scientifique, Jim Fadiman, visait à démontrer qu’une micro dose de LSD pouvait aider à résoudre des problèmes de mathématiques et de sciences plus rapidement. Vingt-sept  professionnels, dans les domaines de l’architecture, des mathématiques, des sciences, participèrent à ce projet, pour eux-mêmes résoudre leurs propres problèmes. Fadiman administra à chaque homme 100 microgrammes de LSD, tout en leur laissant écouter de la musique classique avec les yeux fermés, en attendant les effets du LSD.

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A gauche, un individu sain. A droite, un individu sous micro dose de LSD. Nous pouvons observer que l’activité Ã  l’intérieur du cerveau a considérablement augmentée.

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De nombreux scientifiques ont démontré qu’il était meilleur pour la santé de se micro-doser pour gérer son stress, plutôt que de prendre des médicaments ou des antidépresseurs sous prescription. Cependant, il est plus compliqué de faire des recherches sur le microdosage de LSD. Les personnes, participant à ces études sont surveillées et sont installées dans des environnements sûrs. Une vraie recherche devrait consister à administrer une micro-dose au patient et le renvoyer chez lui, cependant les scientifiques et les institutions de recherches ne sont pas prêts à prendre  ce risque.

 

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Fadiman admet qu’il est très dur d’estimer le temps que ces hommes auraient pris pour résoudre les problèmes posés, cependant il affirme qu’ils auraient mis beaucoup plus d’efforts et  de temps. Le LSD leur a permis d’être plus efficaces, puisque leur activité a considérablement augmenté avec la prise de LSD.

Actuellement, Fadiman organise des recherches sur les effets du LSD, en particulier  dans le cadre du microdosage. Son étude porte sur 125 participants volontaires pour expérimenter le LSD de manière sécurisée. Fadiman recherche un type de profil particulier: des personnes  sujettes au stress ou à d’anxiété dans leur cadre professionnel. Il cherche à déterminer si une micro dose de LSD pourrait aider ces personnes à mieux gérer leur stress et réduire leur anxiété, ceci afin d'améliorer leur productivité et leur épanouissement.

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Une neurologiste, Dena Dubal de «University of California» à San Francisco, est convaincue que certain employés utilisent le LSD pour augmenter leur activité cérébrale et produire de meilleurs résultats.

Medecine
Monde professionnel

FALCON de LONGEVIALLE Aymeric
ICHAY Raphaël

VIORT Agathe

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