Dans les années 1960, on voit apparaître un mouvement de contre-culture que l’on appelle le psychédélisme. Ce mouvement se développe principalement dans les milieux artistiques. L’impact du psychédélisme est ainsi visible sur la musique, le cinéma (les affiches de cinéma par exemple) et la littérature.
​Les affiches des concerts de rock des années 1960 sont une bonne illustration de l’expression du psychédélisme. L’influence de ce mouvement sur l’inspiration artistique prend véritablement son envol dans le quartier de Haight-Ashbury, à San Francisco aux Etats-Unis. Ce quartier est encore aujourd’hui reconnu comme étant le berceau du « hippisme », qui est le nom du mouvement hippie. Le rock promu par ces affiches est qualifié de rock psychédélique, dont la production artistique se veut ouvertement influencée par la prise de nombreuses drogues psychotropes, tel que le LSD.
De nombreux groupes de rock américains tels que Grateful Dead, Jefferson Airplane ou encore Big Brother and the Holding Company auront étés les acteurs majeurs de ce mouvement. Bill Graham, leur producteur, aura souvent été à l’origine de commandes d’affiches servant à la fois de promotion à l’œuvre musicale et de pub psychédéliques.
LE LSD ET SON IMPACT SOCIO-CULTUREL
L'application dans le monde de l'art.
LE LSD ET L'ART
Affiche des Grateful Dead
Le psychédélisme a aussi influencé le cinéma des années 1960 et le film Yellow Submarine, comme la chanson éponyme des Beatles, en est un bon exemple. Le psychédélisme est ainsi présent tout au long du long-métrage : le film se déroule dans un monde appelé «Pepperland », où le bonheur et la musique règnent jusqu'à qu’ils soient menacés. C’est alors que les protagonistes doivent traverser à bord d’un sous-marin jaune, « Yellow submarine » dont le nom est souvent interprété comme une référence à la marijuana, sept mers différentes. L’une étant celle du « temps » (plongée dans l’enfance mais aussi la vieillesse), une autre est la mer des monstres, une troisième sera la mer du vide. Chaque mer est en fait une référence aux différents aspects de la vie que le psychédélisme nous invite à réexpérimenter sous l'influence de substances hallucinogenes.
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Pochette de disque: Sgt. Pepper lonely Hearts Club Band des Beatles
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Ce mouvement inspire à l’époque largement la présentation des pochettes de disques de groupes mondialement connus tels que les Beatles ou encore Pink Floyd. La pochette du disque des Beatles : « Sgt. Pepper Lonely Hearts Club Band » en est un parfait exemple. Au sein de cet album, la chanson « Lucy in the Sky with Diamonds » est symptomatique de cette production artistique sous l’influence de drogue : l’acronyme obtenu, LSD, fais en effet référence à l’usage de ce psychotrope lors de son écriture par John Lennon.
Affiche de film Yellow Submarine
Le LSD et les Hommes
Le LSD est la drogue symbolique de toute une génération. Cette influence prend ses racines durant les années 1960 lorsque des rapports scientifiques faisant allusion à ses effets psychiques attirent l’attention de nombreux intellectuels et artistes de l’époque. Aldous Huxley, écrivain anglais et auteur du livre «Le Meilleur des Mondes», raconte ses expé-riences avec de la mescaline (une autre drogue) en 1953. Il commence l’auto expérimentation avec le LSD au cours des années 1960. Aldous Huxley, sur son lit de mort, demanda à sa femme de lui injecter 100 microgrammes de LSD en intramusculaire, ce qu’elle fit.
Comme vu précédemment, les expériences issus du LSD ont donné naissance au psychédélisme cependant les productions faites durant le trip sont de qualités rudimentaires la plupart du temps.
Aldous Huxley
Timothy Leary, conférencier en psychologie à l’Université de Harvard développe un certain intérêt pour les différentes substances psychédéliques et decide de mener un débat public pour éviter l’interdiction du LSD. Il organise en 1962 des séances contrôlées de prise de LSD. En 1963 Timothy Leary et son collègue Richard Alpert fondent «l’International Federation for Internal Freedom», qui milite pour le libre usage des substances psychédéliques. Cette organisation sera à l’origine de la contre-culture des années 1960-1970. C’est en 1964 que Leary et ses collègues déclarent que la Révolution psychédélique est en marche. Cette Révolution Psychédélique encourage la prise de substances psychédéliques pour l’avènement d’une nouvelle aire pour l’humanité. Les médias attribuent à Timothy Leary la responsabilité de la consommation de LSD par plus de 3,6 millions de personnes. Les adhérents aux mouvements de Timothy Leary conférèrent au LSD une certaine spiritualité, certains le qualifièrent même de: «la chair de Dieu.»
Au même moment, Ken Keseyn fonde une communauté de 14 personnes, les Merry Pranksters. Ils achètent en 1964 un bus qu'ils décorent et sonorisent à l’extérieur et à l’intérieur. Ce bus est conçu pour accueillir du monde sur le toit. Il traversera ainsi les Etats-Unis en organisant des «acid tests» . Dès 1965 ils établissent leur camp de base à «La Honda» où ils organisent chaque samedi des soirées. Pendant ces soirées, du LSD est saupoudré partout et un jeu de lumière s'étend toute la nuit, le but étant de tester les limites des protagonistes et de vivre une expérience psychédélique intense. Cette communauté est en opposition avec Timothy Leary qui prône les vertus du LSD, les Merry Pranksters conçoivent au contraire cette substance comme un outil de jeu dangereux destiné au loisir et au plaisir.
Merry Pranksters
Le LSD a été consommé au fil du temps par de nombreux artistes et intellectuels tels que les Beatles, Aldous Huxley ou encore Steve Jobs le co-fondateur d’Apple. Ce dernier a déclaré avoir été un grand utilisateur de LSD et proclame que cela a aidé ses capacités intuitives ainsi que sa créativité. Le LSD est maintenant illégal dans de nombreux pays et est néanmoins consommé dans ce que l’on appelle des «raves» ou encore des «psytrance». On en constate également l'usage récurent dans les différents festivals de musique, en particulier de musique techno.
Steve Jobs
Timothy Leary