Le LSD est un dérivé d'alcaloïde, pouvant être obtenu à partir de l'ergoline. Les alcaloïdes sont des molécules qui proviennent des végétaux. L’ergoline est une substance chimique isolée à partir de l’ergot de seigle. L’ergot de seigle est un champignon qui parasite les ovaires des céréales. En botanique, un ovaire est la partie inférieure du carpelle qui forme une cavité close abritant les ovules. L’ergot de seigle contient des alcaloïdes responsables de l'ergotisme (une maladie qui intoxique les plantes de seigle et est ensuite à l’origine de nombreux décès dans la communauté animale), en particulier l’acide lysergique. C’est à partir de cet acide lysergique qu’est synthétisé le LSD. Celui-ci, ne se trouvant pas naturellement, est obtenu par hydrolyse de l’ergotamine. L’hydrolyse est une réaction chimique qui rompt une liaison covalente à l’aide d’une molécule d’eau.
L’ergotamine est un alcaloïde de la famille de l’ergoline.
COMMENT LA STRUCTURE DU LSD AGIT-ELLE SUR L'ORGANISME ?
La molécule de LSD, ses effets à court terme et à long terme
+ Mécanisme d’action de la molécule de LSD sur certaines fonctions.
La molécule de LSD
Le LSD dans sa forme brute ou encore pure, apparaît comme un solide cristallin, incolore voire légèrement blanc, inodore et au goût légèrement amer. De plus, il est soluble dans l’eau. En le diluant dans l’eau on obtient une solution qui est sa forme la plus commune car elle permet ensuite d’être appliquée sur un buvard. Lorsque le cristal de LSD est plus sombre, cela signifie qu’il est dégradé et moins pur. On peut reconnaître un cristal de LSD par sa fluorescence dans le noir. En effet, secouer du cristal de LSD dans l’obscurité donne lieu à l’émission de petits flashs blancs. Le LSD 25 que nous étudions ici est une molécule instable au pH légèrement basique (pH de 7,8). Le LSD existe sous forme de quatre stéréoisomères, dont trois n'ont pas d'effets psycho-tropes.
LES EFFETS DU LSD
Le LSD entraîne à court terme une euphorie et de nombreux effets tels que des fous rires, des crampes musculaires, des tremblements, une incoordination ainsi qu’une modification de la sensation de pesanteur. Ceci est accompagné de troubles du rythme cardiaque, d’hypotension, d’hyperthermie accom-pagnée de transpiration, de dilatation de la pupille, de pilo-érection (érection des poils), hyper-salivation, hyperglycémie, nausées et vomissements.
Chez la femme enceinte, le LSD peut entraîner des contractions utérines pouvant provoquer un avor-tement ou un accouchement avant terme.
​
Le LSD a principalement des effets psychiques dont des perceptions visuelles pseudo-hallucinatoires. Cela signifie que l’utilisateur est au courant que ce qu’il perçoit n’est pas réel, il perd aussi toute notion du temps et l'on parle alors de distorsions spatio-temporelles, Le consommateur souffre aussi de synes-thésie, c’est à dire de confusion des sens. Ainsi certaines personnes peuvent avoir l’impression de voir les sons et d’entendre les couleurs.
Plus « subjectivement » le consommateur est pris de troubles des affects, c’est à dire de troubles de ses émotions. Il va donc réagir différemment ou plus intensément qu'à son habitude à différentes situations, ou encore être victime de phénomènes de dépersonnalisation, accompagnant une prise de conscience d'événements de son passé. Ce phénomène peut expliquer l’utilisation du LSD dans un but thérapeutique. En effet le patient se voit «de haut» ce qui lui permet de mener une réflexion sur des faits du passé et ainsi entamer une recherche sur lui-même. L’usage de drogues hallucinogènes telles que la psylocybine ou encore le N-Dimethyltryptamine (DMT) sont utilisés dans ce but depuis des milliers d’années dans certaines cultures tels que le chama-nisme.
Pour finir, les effets du LSD interviennent dans le domaine psychiatrique en entraînant une perte des frontières de l’ego. Cette perte de frontière induit chez l’utilisateur deux états psychiques intenses. Tout d'abord le « bad trip » qui se caractérise par une mau-vaise expérience vécue par l’utilisateur. D’un point de vue scientifique, cela est caractérisé par une suractivation du thalamus et d’un cortex en sous-régime. D'autre part, l’autre expérience est qualifiée d’ « unio mystica » (extase mystique), c’est un état d’épanouissement complet des l’usagers qualifié par eux-mêmes «d’état de conscience éternelle», cela est dû à l’activité importante de plusieurs zones du cortex cérébral et d’une pause de l’activité de l’amyg-dale.
​
L'ivresse liée au LSD est caractérisée pour l'usager par un souvenir précis de l'expérience vécue.
Effets à court terme
Effets à long terme
L'utilisation de LSD a des conséquences à long terme. Les effets secondaires sont en effet nombreux et in-cluent des flash-back du voyage sous l'effet de la drogue, une profonde anxiété, une dépression et des psychoses. Cependant, les effets de flashbacks sont plus fréquents chez les utilisateurs ayant consommés des substances tels que le 25INBOME, le BROMO-Dragonfly et les DOX. Ces substances sont des halluci-nogènes vendus sous le nom de LSD sans l’être en réalité.
​
On qualifie de psychose les formes sévères d'un trouble psychiatrique durant lesquelles peuvent survenir: déli-res, hallucinations, violences irrépressibles ou encore une perception déformée de la réalité.
​
La dépression est due au fait que l’usager, ayant atteint un certain bien-être lors de son expérience (dans le cas de l’extase mystique par exemple) éprouvera une déception lors de son retour à un état normal.
​
Les utilisateurs peuvent vivre ce que l’on appelle des urs d’acide ou des remontées d’acide.
Enfin, le consommateur souhaitant revivre cette expérience d’extrême état de conscience va être tenté d'augmenter les doses et leur fréquence, pour contrer les effets de l'accoutumance engendrant une plus forte tolérance.




Formule topologique et de Cram de la molécule de l’ergoline
Formule topologique et de Cram de l’acide lysergique

Molécule de LSD
LE MECANISME D'ACTION DE LA MOLECULE DE LSD SUR CERTAINES FONCTIONS
Une fois le LSD ingéré, la substance vient accumuler au niveau de la zone relais de la voie visuelle du cerveau, riche en synapses. Le LSD agit dans les synapses, qui font le lien entre les neurones ganglionnaires et les neurones acheminant le message nerveux visuel au cortex visuel primaire. Les molécules de LSD atteignent les fentes synaptiques et, à cet instant, un message nerveux est communiqué sous la forme d'un message chimique. Cette drogue de synthèse a pour particularité de présenter une structure d’une étendue similaire à la fois à la sérotonine, au glutamate et à la dopamine, qui sont des neuromédiateurs agissant au niveau de ces synapses.
Le LSD va donc occuper leur place dans les récepteurs et dérégler la transmission des messages. Contrairement à la sérotonine, le LSD se fixe plusieurs heures à ces récepteurs bloquant alors l’action de la sérotonine. Après huit heures, les molécules vont commencer à se délier et à être éliminées de l'organisme. Il arrive cependant (très rarement) que certaines de ces molécules soient stoquées dans le foie et provoquent ultérieu-rement des retours d'acide en se libérant.
Comme évoqué, le LSD a une structure très similaires à trois neurotransmetteurs : la sérotonine, le glutamate et la dopamine. Il occupe donc leur place lorsqu’il est introduit dans l’organisme:
​
- La position de la sérotonine dans les récepteurs 2A : lorsque le LSD remplace la sérotonine il accentue les sons et les couleurs perçus par l’individu. L’individu éprouve alors une plus grande sensibilité aux sons et aux couleurs
​
- Dans les récepteurs glutamate : le LSD activé dans ces récepteurs, cause des troubles de la pensée. L’indi-vidu peut ainsi être sujet d'hallucinations.
​
- Et enfin, la présence de LSD à la place de la dopa-mine dans les récepteurs dopaminergiques est respon-sable d'une impression d’euphorie.
​



Sérotonine



LSD
Lors de la prise de LSD, l’interprétation et le rétablis-sement de l’image vue par l’individu sont modifiés par le cerveau. Cette drogue peut affecter la perception de la taille, l’orientation et la couleur de l’objet contemplé.
​
La perception visuelle dépend du voyage des messages nerveux de la rétine jusqu’au cortex visuel primaire. Le LSD perturbe et modifie l’image réellement perçue par l’œil.
​
Lorsque les bâtonnets et les cônes, (photorécepteurs de l’œil) sont activés par la lumière, l’information lumineuse reçue est transformée en message électrique puis envoyée à une cellule bipolaire, elle même reliée à une cellule ganglionnaire par l’intermédiaire d’une synapse. C’est à cette étape de la perception visuelle que le LSD agit. Logées dans les synapses, les molécules de LSD prennent la place des neurotransmetteurs et perturbent le message nerveux.
Ensuite, le nerf optique, formé par l’alliance des axones des cellules ganglionnaires, fait la liaison avec le cerveau au niveau d’une zone relais située au centre du cerveau. C’est à ce niveau et à ce moment que les messages nerveux sont déplacés et conduits vers certains neurones. Ils sont alors acheminés vers le cortex visuel, qui va répandre les informations du message nerveux, modifié par le LSD, dans les différentes zones du cerveau.
A gauche, nous pouvons observer les régions actives du cerveau lorsqu’il n’est pas sous influence de LSD. Alors qu’à droite, suite à la prise de LSD, de nombreuses régions de cerveau s’activent (en rouge/orange).


​
​
​
​
​
​
Formulation topologique et de Cram de la molécule d’Ergotamine